L'entrée en fonctionnement du tribunal criminel spécial s'est accompagnée d'une législation nouvelle mettant un accent particulier sur la célérité, notamment en prévoyant les brefs délais pour diligenter la procédure. Cette législation a donne lieu a une fraction inattendue de certains plaideurs qui ont parle du «référé pénal », pour critiquer la brièveté des délais impartis, alors même que pendant longtemps, les lenteurs judiciaires étaient décriées. Les juges ont été mis a rude épreuve, faisant face aux difficultés pour respecter les délais à eux impartis, alors qu’ils sanctionnaient la violation des délais par les justiciables. On a fini par penser que les délais qui s’imposent à l’Administration Judiciaire sont indicatifs, alors que ceux qui s’imposent aux justiciables sont impératifs. Le débat entre l’exigence de célérité et le droit à un procès équitable a refait surface, faisant de l’Etat un acteur du respect du délai raisonnable, dont la responsabilité peut être engagée devant les instances internationales. Ce débat ne m’a pas laissé indifférent, surtout que j’avais déjà entamé une réflexion sur les délais dans le code de procédure pénale. Il fallait voir plus loin en examinant les délais en procédure pénale camerounaise en général. C’est l’objet de cet ouvrage. Il éclaire le lecteur sur la position de la jurisprudence camerounaise et des instances internationales de protection de droits de l’homme sur le respect des délais procédure, du délai raisonnable et du droit à un procès équitable. Il montre également l’application effective par les juridictions camerounaises de la procédure de libération immédiate ou d’habeas corpus instituée par le législateur pour mettre fin aux détentions illégales ou arbitraires.
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