L'entreprise dont la terminologie consumériste appréhende comme le professionnel est éprouvée à plusieurs titres. En effet, le souci du législateur de protéger le consommateur considéré comme partie faible au contrat amène à édicter des règles impératives auxquelles le professionnel est assujetti. Il doit informer le consommateur sur un certains nombres d'aspects du contrat. Lesdits aspects étant censés influencer considérablement le consentement du consommateur. Outre les informations sur l'entreprise et le prix, les "caractéristiques essentielles" que l'on pourrait qualifier de matrice du droit à l'information amènent les tribunaux à apprécier, selon les circonstances, le caractère fautif ou non du professionnel lors de la phase précontractuelle. Aussi, a-t-on constaté que la protection de la partie faible conduit le législateur consumériste à intervenir sur le fond du contrat au moyen du formalisme informatif. Le professionnel est donc appelé à faire preuve de prudence et à faire montre d'une certaine sollicitude envers son cocontractant. Toutefois, le droit positif béninois est resté en marge de certaines exigences contemporaines du droit à l'information du consommateur. Il s'agit de l'information sur la déclaration environnementale des produits et de l'information sur les conditions sociales de fabrication des produits. Lesdites informations se justifient par la transparence, le développement durable, l'éthique et les droits de l'homme. Peut-être que le législateur béninois a voulu être "sobre de nouveautés en matière de législation" comme le suggérait Jean-Etienne-Marie Portalis dans son discours préliminaire sur le projet de Code civil. Toutefois, face aux violations de plus en plus répétées des droits des enfants et des travailleurs dans les fabriques et face aux menaces qui pèsent sur l'environnement, le consommateur béninois ne saurait rester en marge de la dynamique internationale de respect de la dignité humaine et de protection de l'environnement. Certes, l'information du consommateur a pour finalité la protection de son consentement, de sa santé, de sa sécurité et participe à son droit de savoir, mais il existe également une information prise dans le sens de l'éducation qui n'est plus du ressort du professionnel. Cette tâche est dévolue aux associations de défense des consommateurs. Au demeurant, ladite information prise au sens de l'éducation est le socle de révélation des consommateurs de plus en plus exigeants envers leurs cocontractants professionnels.
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